[GALERie]
Vertex (2013–15), une collaboration de Patrick Saint-Denis et Jean Piché
installation robotique
Vertex est une performance audio-robotique réalisée en 2013–15 en collaboration avec Jean Piché. Le projet est basé sur un dispositif électromécanique composé d’une matrice de 16 haut-parleurs robotisés reprenant le principe du cabinet Leslie. Chaque haut-parleur composant la matrice est muni d’un système de motorisation permettant de le faire monter, descendre et tourner le long d’un axe vertical avoisinant les 3 mètres de hauteur. Le dispositif est manipulé en direct à l’aide d’un assemblage de composantes logicielles développées sur mesure. À la fois sculpture cinétique et interface musicale, cet acousmonium augmenté vient influencer directement l’écriture audio. L’aspect matriciel du dispositif privilégie le mouvement de masse, la texture et fait ressortir un ensemble de résonances symboliques proches de phénomènes de masse observés dans la nature. Le déplacement des murmurations d’oiseaux et des bancs de poissons, ou encore les comportements complexes de l’énergie mécanique se dissipant dans différents médias, comme la tension de surface par exemple, sont au nombre des évocations presque inhérentes à l’aspect physique du dispositif.
http://www.patricksaintdenis.com/past/vertex
Quelles sont les motivations qui vous ont poussées à un travail avec la lumière?
Pour Vertex, la lumière est en quelque sorte secondaire. Elle sert à mettre en valeur le mouvement physique des haut-parleurs motorisés sur lequel la performance repose.
De quelle manière abordez-vous la relation son et lumière dans votre œuvre?
La relation son et lumière est articulée à travers une séquence d’interactions. Il y a 16 haut-parleurs motorisés sur lesquels sont installées des lumières directionnelles. Le positionnement de chaque haut-parleur (en hauteur et en azimut) contrôle les paramètres d’un oscillateur. La quantité de mouvement des haut-parleurs contrôle l’amplitude des oscillateurs et l’intensité des lumières est déterminée par suivi d’amplitude. Le tout est piloté par une interface de type simulateur de vol qui permet de contrôler un haut-parleur virtuel. Les haut-parleurs réels suivent en quelque sorte le haut-parleur virtuel afin de créer un mouvement de masse proche d’un nuage d’oiseaux. 1[1. Voir « vertex-model » [vidéo Vimeo] pour une démonstration visuelle à partir d’un modèle 3D. Dans cette simulation, le haut-parleur virtuel (rouge) se fait suivre par les haut-parleurs physiques (jaunes).]
Comment croyez-vous, de par votre bagage multidisciplinaire, enrichir le langage de la lumière comparativement à, par exemple, un éclairagiste qui aurait dédié sa vie à ce seul langage?
Vertex est un instrument audiovisuel conçu pour être joué en concert à l’instar d’un instrument de musique. La lumière fait partie de l’instrument, elle est une des composantes internes de sa « lutherie ». Conséquemment, l’usage de la lumière qui découle de cette approche est différente de celle d’un éclairagiste. L’éclairage ne sert pas ici à habiller la performance d’un environnement visuel, elle est plutôt une manifestation de l’instrument.
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