Entretien avec Stephanie Castonguay et Émilie Mouchous, artistes de l’audio
Déesses de l’électricité DIY
Renvoyant à l’expérimentation, la pratique de Stephanie Castonguay aborde l’exploration du processus en tant que phénomène porteur de traces. C’est par la découverte de petits circuits électroniques sonores que se manifestent dans ses recherches les notions de mémoire et de hasard. Elle cherche à saisir l’origine de notre paysage technologique actuel en passant par son essence même; c’est-à-dire la matière, ses propriétés et les phénomènes physiques qui s’y rattachent. À son sens, cela apporte un caractère du vivant à l’objet, se révélant d’autant plus vivant à travers l’erreur, l’accident et l’aléatoire, tout en restant essentiellement lié à l’ordre et au système. Elle a présenté son travail à la Biennale internationale des arts numériques lors de l’exposition Variances, chez Eastern Bloc, a effectué des résidences au centre Perte de Signal et à Dakar, à la villa numérique Kër Thiossane. Elle a donné des ateliers dans des centres d’artistes et des universités à Montréal, Tunis et Casablanca.
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Émilie Mouchous est une artiste sonore qui fabrique ses propres circuits électroniques. Elle vit et travaille à Montréal. Ses activités d’exploration spatiale, temporelle et sonore se caractérisent par la création de mini-systèmes autonomes émergeant tour à tour sous la forme de dispositif radiophonique, performance, série d’objets électroniques, intervention in situ, art web, écriture, et improvisation libre et collaborative. Elle s’inspire souvent de l’écoute et de l’observation de la faune et de la flore indigène et envahissante ainsi que de la singularité des espaces qu’elle investit. Ses créations ont été présentées dans des contextes tels que la Biennale d’art performatif de Rouyn-Noranda, le festival international de circuit bending BENT (NYC), la plateforme de radio expérimentale Radius (Chicago), Deep Wireless (NAISA, Toronto), les festivals montréalais MUTEK, Suoni per il Popolo et Akousma, Kunstenfestivaldesarts (Bruxelles), Kunstradio (Vienne), RadiaLx Festival de arte radio (Lisbonne) et la Free Music Archive.
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Cette entrevue, qui a eu lieu le 6 septembre 2016 à l’atelier de Stephanie Castonguay à Montréal, s’inscrit dans une réflexion qui a pris naissance lors d’un éditorial que je signais dans la revue .dpi sous le titre « Avons-nous une contre-culture? » dans lequel je posais un regard éclairé sur les questions relatives à la contre-culture. Je relevais entre autres les propos de l’auteure Jorinde Seijdel qui s’interroge sur le concept d’autonomie, séparée des structures préexistantes, recommandant d’adopter de nouvelles formes d’implications et de participations. Dans un contexte actuel, imprégné d’austérité, ponctué des compressions budgétaires massives au sein de la culture, etc., nous recherchons des modèles et des formes durables. Le do-it-yourself (DIY) est l’une des avenues possibles, qui renvoie dans l’histoire à la culture militante, rassemblant activistes et punks des années 60 et 70 aux États-Unis et en Angleterre. Ceux qui pratiquent l’éthique DIY usent des modes de fonctionnement indépendants, fondés sur une modeste économie de moyens et le partage des ressources. George McKay, musicien et chercheur écossais, spécialisé en culture et média alternatif, l’un des pionniers en matière de théoricien du DIY, reconnait que l’« Action! [est] l’une des vraies forces de la culture DIY » (McKay 1998, p. 4).
Pour le présent numéro du journal eContact!, j’ai voulu approfondir les questions relatives aux modes et aux conditions de productions de l’éthique DIY. Concrètement, par le biais d’une étude de cas, les artistes montréalaises de l’audio Stephanie Castonguay et Émilie Mouchous nous présentent toute une topologie du DIY par un travail en développement lors d’une résidence estivale au Fab Lab Du Pec, un laboratoire de fabrication situé dans Hochelaga-Maisonneuve (à Montréal), qui met à disposition aux usagers tout un ensemble d’outils de fabrication numérique et offre une expertise sur place pour tous.
Orientée vers une approche tout à fait dynamique, Émilie Mouchous et Stephanie Castonguay confectionnent une collection de petites boîtes sonores composées de circuits électroniques qui favorisent des expériences de connexion interpersonnelle en petit groupe. Elles s’amusent à marier une variété de dispositifs et techniques électroniques (biofeedback, radio, panneaux solaires amplifiés, haut-parleurs fait maison, e-textile). L’exploration des technologies, la manipulation, le hacking, la réappropriation et le recyclage de composantes électroniques se situent au centre de leur langage et de leurs modes de production. De plus, chaque boîte comporte ses propres attributs matériels et véhicule un contenu narratif fantaisiste qui propose sur un ton ludique des histoires alternatives des femmes dans l’histoire de l’électricité et des technologies.
Elles travaillent de manière très organique en incorporant l’idée de processus et ce qui en découle : les essaies et les erreurs. Préférant s’abstenir d’allouer des idées fixes et préconçues sur les choses qui se développent, elles s’intéressent plutôt aux réactions de leurs technologies. Cette démarche empirique va de pair avec les composantes technologiques de petites tailles qui leur permettent de s’ajuster facilement et faire avec ce qui est présent.
En mettant tangiblement de l’avant le processus de création, combiné à une approche performative et expressive de la technologie des médias, la philosophie de Mouchous et Castonguay rejoint la ligne de pensée du chercheur allemand Wolfgang Ernst, professeur des théories des médias à l’Université Humboldt de Berlin et codirecteur du fonds de l’Archéologie des médias. Ne tombant pas dans la nostalgie, elles pensent les médias dans une optique que ce dernier appelle « rétro-futuriste », qui réside à considérer le présent et le passé des technologies de manière non-linéaire. Selon ce modèle, la temporalité des médias ne suit pas une trame narrative historique, sentiers traditionnels empruntés par les études médiatiques.
Nouvelles déesses
[Esther Bourdages] Parlez-moi de la prémisse de départ de votre projet des Déesses?
[Stephanie Castonguay] Nous avions le goût de traiter de la place de la femme dans l’histoire en général, dans les découvertes et les technologies.
[Émilie Mouchous] Nous avions un intérêt commun de ne pas faire un projet d’exposition autour d’une personne, mais plutôt un intérêt à travailler avec les gens. Envie de travailler avec les gens, de créer des accessoires de connexions, à partir de dispositifs simples avec des personnes connectées autour de l’objet, est au cœur du projet. Donc on a besoin de plusieurs personnes qui seraient rassemblées autour de l’objet, un vecteur de connexions, ludique et poétique. Par la suite, l’idée de déesses est venue. Je travaille depuis presque trois ans sur l’idée d’inventer l’histoire des femmes de l’électricité et plus on se parlait, plus on incarnait en quelque sorte des femmes en train de réinventer l’histoire de l’électricité. Comme inspiration, Pauline Oliveros qui fait des feedback avec la lune.
Dans quel aspect, Pauline Oliveros vous a inspiré avec la lune?
[SG] L’usage de la technique Earth-Moon-Earth par Pauline Oliveros représente l’un des exemples qui nous a inspiré : ce qu’elle génère dans l’imaginaire collectif, ce quelque chose qui nécessairement, sans savoir comment et pourquoi, ça fonctionne à l’extérieur des bases scientifiques, où les explications se situent à l’extérieur de l’idée. La poésie est dans l’idée simple, aussi simple que « je vais envoyer une communication, je vais dire quelque chose, j’ai un message qui va traverser un passage jusqu’à la lune et qui va nous revenir. » Dans notre projet, la manière dont on l’a développé, c’est cela qu’on crée en fait, on crée un univers et un imaginaire, on se réapproprie en fait toute la façon dont les biographies sont structurées pour aller raconter et pour aller justement ajouter une couche qui est très absente — quasi inexistante — [c’est-à-dire] d’avoir ces femmes jouer des rôles incroyables à travers le développement des technologies.
[EM] Basée sur de vraies histoires en même temps, un travail de recherche : on colle plusieurs histoires en même temps. En vrai on crée des personnages extraordinaires mais en fait, la fiction ne sera jamais aussi bonne que la réalité. La réalité est déjà incroyable. Par exemple, la femme Earth–Moon–Earth, c’est une technique déjà beaucoup utilisée en télécommunication. C’est un phénomène qui permet de reconduire et faire rebondir un signal pour le transférer d’un endroit à l’autre : au lieu d’utiliser une parabole qui fait réflexion, on utilise la lune.
[SG] Au fait, dans notre projet, pour le lier au DIY, en créant ces personnages, nous procédons par collage de biographies, de mythologies, et même au moyen de l’électronique, puisque nous ne développons pas à partir de rien.
En fait un remix électronique et un remix conceptuel!
[SG] Exactement, on prend des circuits existants. Par exemple, Émilie est arrivée avec un circuit de biofeedback, on l’a ouvert, on s’est mis à dessiner le circuit afin de le comprendre, et voir comment on peut le modifier, pour qu’il nous sert dans notre projet (Fig. 1). La façon dont on va toucher ces objets là sera différente, de celle originellement intentionnée. À l’origine l’intention c’est d’écouter avec ce type de circuit.
[EM] Avec notre usage via le toucher, c’est comme d’écouter ta tension, tel un contrôle de l’oscillation lié à la concentration qui fait changer le pitch.
[SG] Ce qu’on propose comme projet et qu’on a fini, c’est une boîte triangulaire qui permet d’insérer tes doigts (Fig. 2) : celle-ci comporte de la fourrure, renferme plein de références, par rapport à la sexualité, références ludiques avec la physique quantique et l’exemple du chat de Schrödinger, l’idée qu’il y a quelque chose de présent, mais pas réellement là, et d’autres références assez pointues avec la physique quantique, etc. Mais nous, on s’approprie [toutes ses références] et on fait un collage de cela.
Comment vos pratiques artistiques sont-elles liées, font écho, s’insèrent dans une continuité à ce projet des Déesses?
[SG] Les bases qui font vraiment écho à ce que je fais déjà ou vers lequel je vise, en ce moment : je sens que ma pratique est influencée vers de nouvelles façons d’intégrer le public, c’est quelque chose que je veux faire. Pour moi, c’est vraiment par rapport au culte du cargo où c’est l’idée de faire spéculer. Toutes ses idées autour de cela [culte du cargo], j’y réfléchis depuis longtemps : les œuvres que je vais développer vont entre autres reposer sur la spéculation qu’on va émettre plus ou moins consciemment sur des objets qu’on va prendre plus ou moins pour acquis sur leur façon de fonctionner, mais il y a toujours un élément mystérieux où en réalité on ne comprend pas. Mais c’est plus fort que nous, on veut essayer de combler les manques et on veut remplir ces pattern là; ce qui nous reste c’est vraiment de la spéculation, et cela va même plus loin par rapport à ma réflexion personnelle avec ma pratique — c’est un plus axé vers un spéculatif du futur. Mon questionnement : si un jour on perd complètement contact avec nos éléments d’aujourd’hui — nos tablettes, nos téléphones cellulaires — ce qui me motive, c’est le concept de Zombie Médias, et je fais référence au texte de Garnet Hertz et Jussi Parikka sur la question. On peut s’imaginer une civilisation qui perd complètement contact avec tout cela [la technologie d’aujourd’hui] et qui va creuser dans les couches archéologiques des médias pour faire ressortir des tablettes, etc. Comment ils vont s’imaginer, et c’est quoi ce rapport qu’ils vont avoir par rapport à cela, s’ils n’ont aucune idée de comment on fonctionnait aujourd’hui. On prend souvent pour acquis qu’on comprend des choses mais c’est très réaliste de s’imaginer qu’il va y avoir un moment donné où l’on ne les comprendra plus et qu’on ne sera plus en contact.
On travaille avec des machines : tu mets tes doigts dans ces trous là, t’entends des sons, à quoi ça sert? Notre histoire avec les déesses, c’est de prendre contact avec quelque chose d’autre et cela devient magique et se situe dans l’imaginaire.
[EM] Il y a tout ce rapport d’utiliser les électroniques pour faire émerger des choses invisibles. Pour moi la radio est un outil excellent pour cela, qui fait aussi jouer avec la fiction. Depuis deux ans et demi, trois ans, j’ai voyagé beaucoup et j’ai vraiment réalisé que notre paysage était affecté par notre connectivité électrique, qui est en fait complètement modelé par la présence électrique dont on a besoin dans la vie. Par exemple la route, on ne sait plus si elle suit le power line ou si c’est le power line qui suit la route. C’est toutes [ces routes] des avenues de communications. Puis c’est vraiment gros quand je me suis aperçue de cela, comment toutes les choses sont liées par les électroniques et comment on souffre des ondes, dans le sens qu’on nous les impose. Les ondes sont supposées d’être un lieu public, un lieu accessible à tous, mais en vrai ce n’est pas cela qui se passe; il y a de gros lobbies, cela serait impossible de s’acheter un poste FM dans ces années-ci. La radio n’est plus l’outil premier de communication — maintenant on a des moyens beaucoup plus rapide, moyens plus efficaces pour communiquer, comme l’Internet et le téléphone. Donc la radio, ce n’est plus le moyen d’urgence (c’est sûr que c’est un backup), c’est un lieu qui devrait être réapproprié par des approches plus artistiques et moins capitalistes.
Pouvez-vous m’expliquer l’articulation autour des concepts et des motivations qui engagent l’espace public, étant donné que vous travaillez avec les ondes?
[EM] C’est faire le choix de travailler avec le vivant. J’ai une formation en sculpture mais je n’ai encore jamais exposé parce qu’une exposition, c’est mort, ça vit dans un espace mort, puisque c’est fait pour ne pas bouger. Personnellement ce n’est pas le matériau avec lequel je suis à l’aise de travailler, j’ai besoin qu’il y ait un dialogue, j’ai besoin que ça vibre et existe dans le monde, puis c’est bon si ça meurt aussi, cela fait partie du processus. C’est mes raisons principales pour lesquelles je travaille avec la radio et l’espace publique, car ce sont des choses qui sont vivantes, qui m’amènent à une connexion, qui m’amènent plus loin, à autres choses de ce que je pensais dans un premier temps.
Pouvez-vous m’expliquer les concepts des boîtes musicales?
[EM] Chaque boîte, chaque dispositif électronique correspond à une déesse et chacune illustre un pendant ou un aspect de l’histoire de l’électricité ou des technologies qui nous intéressait : cela est la base. Chaque déesse a sa propre histoire. 1[1. Pour l’ensemble des circuits électroniques sonores fabriqués par les Déesses, voir la page « Nouvelles déesses » sur le site web du project.]
Chaque déesse parle un peu d’une période différente, d’une technologie différente aussi. Par exemple, Alouette, composée d’un panneau solaire, est la patronne de la lune et des satellites qui a cédé son nom au premier modèle de capsule spatiale canadienne. Elle a écrit un traité contenant de nombreuses cartes du ciel interprétées en partitions musicales extrêmement élaborées, dont plusieurs décodent des messages radio reçus via satellites inconnus (Audio 1). La déesse de la mémoire électronique, Enia Mnémosyne, ornée de métaux rares, tient une liste de femmes importantes dans le développement des arts et technologies.
Encore une fois, c’est vivant, on est deux et on travaille avec pleins de matériaux différents et on est obligé de rebondir, on ne peut pas s’arrêter à une idée et la terminer. On est plus intéressé à rebondir et faire avec ce qui est là, plus que de suivre jusqu’au bout une idée de base.
A quoi peut ressembler une boîte de déesse par rapport à vos instruments, aux outils disposés, aux détournements de l’objet et à la notion de recyclage?
[EM] Elle comprend un circuit avec une interface tactile, pas logique, pas optimale, sensible et personnelle.
[SG] Il y a quelque chose de semi science-fiction dans le choix de la forme triangulaire, par exemple chez la déesse Ovolt (Figs. 5–6). Nous avons utilisé une découpe laser, instrument qui nous permet d’être assez précis pour la structure des boîtes et qui nous permet de faire des gravures et de découper à l’intérieur.
Les boîtes offrent différentes façons d’interfacer. Elles créent un malaise et déstabilisent les visiteurs car elles n’ont pas une approche clean et conceptuelle et car ce n’est pas conventionnel, pas commun pour les usagers, de mettre ses doigts [référence à la déesse Ovolt] dans le contenu. Les boîtes sont conçues à partir de fictions basées sur beaucoup de contenus accumulés : c’est l’idée qui supporte.
[EM] C’est un défit de créer des boîtes artisanales, fait à la main, ouvert à l’expérimentation; elles ont une certaine fragilité pour aller dehors… [Du point de vue technique] elle peuvent comporter soit des petits synthétiseurs, parfois des oscillateurs, soit des dispositifs de panneaux solaires amplifiés qui réagissent à la lumière électrique, soit des antennes et transmetteurs FM munis d’un receveur qui porte le son. Le point de réalisation est assez direct par rapport à ce qui se passe, par exemple la lumière qui génère quelque chose. Le rapport extérieur que l’on peut identifier est assez direct via le toucher : la lumière, la posture de l’utilisateur génère du son. Les boîtes sont des vecteurs de connexions. Nous voulons créer des situations de contacts entre les gens qui vont utiliser les objets, aussi entre les gens et leur environnement (exemple la lumière); l’édifice dans lequel l’utilisateur est situé et sa position physique influence aussi. Il n’y a pas de volonté de créer une composition, des sons virtuoses, compliqués ou différents.
Pouvez-vous expliquer davantage l’aspect participatif?
[SG] Impliquer des gens, ça devient vivant et on perd le contrôle, on ne sait pas où cela va aller, et à ce moment là, il faut que tu acceptes que quelque chose d’autre va émerger, tu ne vas pas l’utiliser [ton objet] selon ton intention. Les objets sont ouverts à la découverte. Ovolt comporte trois trous, peut impliquer trois personnes et d’autres peuvent s’intégrer entre elles car c’est la capacitance du corps impliqué qui va faire la différence sur le plan sonore. Tu peux changer le pitch avec des boutons, et c’est possible de créer d’autres machines sonores, de les brancher et les connecter entre elles : par le toucher, il y aura création de sons.
Conclusion
La spontanéité, le bricolage, le fait sur mesure personnalisé caractérisent bien l’approche DIY. À cela, il ne faut pas omettre toute la portée idéologique autour. Travailler en mode Open Source et DIY, comme le soulignent Mouchous et Castonguay, ne repose pas sur un choix esthétique, c’est davantage une nécessité, une réalité de faire avec une économie de moyens. Et par le fait même, il s’opère une volonté de démocratisation en partageant et en rendant accessibles le résultat de leur recherche, au niveau des outils, des espaces et des moyens de productions. 2[2. Sur un ton similaire, l’auteure de Toronto Amy Fung défendait récemment dans un article la condition sociale du statut de l’expérimental : « Experimental is not an æsthetic. Experimental is a social condition. »]
Comme elles ont quelque chose à exprimer, elles emploient ce qui existe déjà, réutilisent et recyclent les objets. Leurs procédés et leur méthodes de DIY ne déclinent pas seulement une critique de la consommation, implantée à l’extérieur de l’intérêt de faire des beaux objets qui fonctionnent, mais font état d’accepter l’objet dans toute ses limites, de la haute performance jusqu’au niveau de la panne.
Bibliographie
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Contributeurs de Wikipédia. « Culte du cargo », Wikipédia, l’encyclopédie libre. Wikimedia Foundation Inc. http://fr.wikipedia.org/wiki/Culte_du_cargo [Consulté le 14 septembre 2016]
Fung, Amy. “Untitled (I Never Expected This Term to Hold So Much Resonance).” Nomorepotlucks, vol. 45 (Septembre-Octobre 2016) « Repetition ». http://nomorepotlucks.org/site/untitled-i-never-expected-this-term-to-hold-so-much-resonance-amy-fung [Consulté le 13 septembre 2016]
Hertz, Garnet, et Jussi Parikka. « Zombie Media : Circuit bending media archaeology into an art method », Leonardo, vol. 45, nº 5 (October 2012), pp. 424-430. http://mediaarchaeologylab.com/wp-content/uploads/2013/06/Zombie-media.pdf [Consulté le 13 septembre 2016]
Mckay, George. DiY Culture: Party and protest in nineties’ Britain. Brooklyn: Verso, 1998.
Owens, Trevor. « Archives, Materiality and the “Agency of the Machine” : An Interview with Wolfgang Ernst », The Signal, 8 février 2013. Blog. http://blogs.loc.gov/thesignal/2013/02/archives-materiality-and-agency-of-the-machine-an-interview-with-wolfgang-ernst [Consulté le 14 septembre 2016]
Seijdel, Jorinde. « New Forms of Freedom And Independence in Art And Culture », Open! Cahier on Art, Culture & the Public Domain, vol. 23 (1 Mai 2012) « Autonomy ». http://www.onlineopen.org/autonomy [Consulté le 15 septembre 2016]
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