SEAMUS at EuCuE
Comptes rendus
Barry Schrader, Marc Ainger, Rodney Oakes, Allen Strange
8 iii 1998
Conservateur, EuCuE Series XVI.07
5 novembre, 1997
Concordia Concert Hall, Université Concordia
Montréal CANADA
En sélectionnant un programme pour la série EuCuE XVI.07, Barry Schrader a voulu présenter des oeuvres récentes par des compositeurs dont les oeuvres lui donnent du plaisir.
Il voulait aussi présenter une collection variée ayant une liaison programmatique, et des points de vues différents du côté esthétique et technique. A les entendre, les différences de charactère entre les quatre oeuvres sont claires, mais le thème ne l'est peut-être pas. Pour Schrader, le thème de cette collection est celui de la mémoire. Chaque morceau présente un aspect différent de la mémoire.
Son propre morceau, appelé "816" présente la pire sorte de mémoire, celle d'un désastre. Schrader a été victime d'un accident de route le 16 août 1996 où il a presque perdu la vie. Il conduisait tard le soir sur l'autoroute 15 près de la sortie pour Zzxzx en Californie (une place quasiment fantôme d'un autre âge) et a été forcé à se garer au bord de la route. Stationné au bord de l'autoroute, son véhicule a été frappé par derrière par un autre véhicule hors-contrôle. Son auto totalement détruite, ce fut une expérience qu'il n'oubliera jamais.
Le titre "816" réfère aussi au synthétiseur Yamaha 816, avec lequel il a composé la pièce.
Par contre, l'oeuvre de Marc Ainger, 1956 (Part One), explore une mémoire plus plaisante, celle d'une réflection personnelle positive. C'est un souvenir des expériences d'enfance de Marc Ainger au sud des États-Unis. "C'est plutôt un hommage au blues du delta et l'exposition du conflit entre l'urbain et le rural" dit Ainger. C'est une oeuvre de musique concrète, composée avec le logiciel Csound, qui crée un mystère et une référence par les matériels de base.
"Igor", par Rodney Oakes, parle de la mémoire de Igor Grigoriev, un guitariste de Los Angeles qui joue souvent avec le compositeur. Non seulement une mémoire personnelle, mais aussi une mémoire musicale, car Oakes manipule des passages joués par Igor pour produire un morceau très mélodique et fluide qui, par sa brêveté, fait vouloir en entendre plus. Un souvenir, quoi.
La dernière oeuvre de la collection est le "Phoenix and the Harlequin" de Allen Strange. Schrader trouve que ce morceau démontre la meilleure mémoire, celle de la connaissance d'une fantaisie culturelle. En opposant deux charactères littéraires, Strange met en vigeur un duel entre l'élégance et l'ouie pour créer du théâtre pour l'oreille. Le matériel est d'origine électronique, mais avec une palette et une énergie plus vaste que "816". L'imagination et l'énergie de cette piece complète brillamment la collection.
Les compositions de Barry Schrader pour bande, dance, film, vidéo, multi-média, électroacoustique, et performance de musique assistée par ordinateur ont été présentés dans plusieurs pays. Il est fondateur et ex-président de SEAMUS et a participé à l'initiation et l'opération de SCREAM, la série de performances Currents, et le marathon électroacoustique de CalArts. Ses textes ont été publiés dans plusieurs revues et publications incluant Grove's, l'encyclopédie Grollier, le Contemporary Music Review et le Journal SEAMUS. Il est aussi auteur du texte "Introduction to Electro-Acoustic Music". Couramment il est professeur de composition à la School of Music of the California Institute of the Arts. Il a aussi enseigné à l'université de Californie à Santa Barbara, et au California State University à Los Angeles. Sa musique apparait sur les étiquettes Opus One, Laurel, CIRM, et SEAMUS.
Traduction: David Lindsay
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