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[Rapport]

Åke Parmerud à Rien à voir

13th Festival Rien à voir
Musée d’art contemporain de Montréal
23 mars 2003

1. Description de la place (style, gens)

Étant donné qu'il s'agissait du dernier soir du festival, il m'a semblé qu'il y avait beaucoup d'adeptes non seulement de musique électroacoustique, mais du festival lui-même. En effet, la plupart des gens semblaient à l'aise avec le format et le type d'événement. Plusieurs artistes réputés de la scène ea se trouvaient à l'événement. Celui-ci s'est déroulé dans la grande salle chorégraphique du musée d'art contemporain de Montréal.

2. Description de l'événement

L'événement a fait parti du festival Rien à Voir (5 jours d'électro), comprenant 13 concerts électroacoustique avec des compositeurs invités de pays étrangers. Ake Parmerud est un suédois d'origine et m'a semblé fort sympathique. Il s'est exprimé dans un français décontracté et humoristique, élaborant ses idées sur chacune de ses compositions.

Son collègue Pierre Alexandre Tremblay débuta l'avant-programme sans ne rien dire à l'assemblée, peut-être par gêne. Sa pièce portait le nom d' ¨Autoportrait¨. Il s'agit d'une pièce de grands plateaux d'atmosphères de douceurs puis de mouvements. À l'aide de textures d'oscillations, il établi de fort changements passants d'ambiances moyennement calmes à des frénésie certaines. Il utilisa de nombreuses pulsations par basses fréquences, sans toutefois les développer rythmiquement, mais constamment. Ses frénésies arrivèrent avec de puissants accords subits. Il utilisa ensuite discrètements des tonalités soutenues de claviers ayant tremolos, chorus, etc. Par contre, tout ces effets texturals restèrent sans implications concrètes de ¨panning¨ stéréophonique, sans utilisation pertinente des hauts-parleurs ¨side-fields¨ et arrières.

Monsieur Parmerud débuta avec certaines diffusions de compositions de compositeurs de son choix. Il débuta par Rolf Enstrom avec ¨Directions¨ où il nous expliqua son intérêt pour les idées de boîtes structurelles claires, avec plusieurs début-développement-fin. Les projecteurs dans la salle furent rouge et blanc. Cette pièce donna de nombreuses attaques subites par les basses fréquences. De nombreuses variations stéréophoniques frénétiques contrastèrent avec la pièce d'Alexandre Tremblay.

Puis c'est une pièce de Pär Lindgren nommée ¨Houdinism¨ avec des projecteurs blanc au centre dirigés vers le plafond. N'ayant pratiquement aucune basses fréquences, il s'agit d'entremêlement d'ambiances sonores similaires avec plusieurs silences. Il y eu beaucoup de jeux de filtres subits voire agressifs, coupant à partir des moyennes fréquences (filtres passe-haut ou bas). Il y eu pour toute la pièce une utilisation constante des fréquences moyenne-hautes mais surtout très très hautes, offrant une texture électronique intéressante; comme un voile de champ magnétique planant le long de la pièce, persistant malgré les palpitations des registres internes.

Ensuite une pièce de Anders Blomqvist nommée ¨Akrobat 0.2¨ très intéressante; avec des projecteurs faibles à l'arrière. À l'aide de multiples glissandos de percussions, l'ambiance de la pièce est pour la première partie très très calme et discrète. À partir de 7 minutes, l'énergie s'active subitement, comme un réveil, devenant extrêmement mouvementée et tourmentée. Ensuite revient de façon plus évidente les percussions diverses telles que marimba et xylophone en tremolo. La fin devient plus apaisante et repart en decrescendo discret.

Finalement c'est une pièce de Jens Hedman avec ¨Mixup¨ ayant les mêmes projecteurs que pour ¨Houdinism¨. Le nom de la pièce est évocateur; il sagit d'un mélange d'innombrables textures musicales d'instrumentations contemporaines et de musique pop. Très dynamique et diversifiée, c'est une oeuvre intéressante offrant le mystère de la musique actuelle.

Enfin, monsieur Parmerud présenta ses propres oeuvres. Il débuta par ¨Repulse¨, avec des projecteurs plafonniés projetés sur des plaques de métal au centre de la salle. Cette pièce débute par des fréquences ¨white noise¨ de moyennes à hautes fréquences en mouvements de ¨panning¨. Ensuite une ambiance de marais avec ses bruits d'animaux et d'insectes prend position. Puis cela revient plus frénétique. Il y eu un cor français qui fit des notes soutenues, discrètement. Puis les sortes d'insectes sont multipliées et partent en decrescendo. De puissantes hautes fréquences sont agressives et firent mal à l'audition. Plusieurs traitement de sons m'ont semblés mélangés par ¨convolution¨. Crescendos et decrescendos se trouvent dirigés de l'avant vers les ¨side-fields¨. Plusieurs passages agressifs, voire macabres. La pièce se termine par un filtre ¨notch¨ au registre en mouvement (flanger).

Puis, il sagit d'une pièce nommée ¨Stringquartett¨ au nom très évocateur. Projecteurs blancs partant des côtés se croisant dans les airs. Plusieurs coups de vents frénétiques avec des oscillations vagues. Les multiples interruptions d'échantillons instrumentals de violons, alto et violoncelle sont diversifiées. Elles sont concrètes ou transformées, toujours en appels-questions suivis de réponses. Au milieu de la pièce survient moins de traitement électroacoustiques et plus de techniques instrumentales sonores telles que pizzicato, archets joués par le bois, harmoniques et glissandos harmoniques.

Ensuite il s'agit d'une pièce nommée ¨Renaissance¨. Nouveaux projecteurs violets. Cette pièce est très diversifiée en registres et voyage beaucoup parmi ceux-ci. Commence par les basses fréquences avec synthèse ¨granular¨ en accelerando, crescendo, culminant par un sourd et puissant bourdonnement en plateaux. Plusieurs subito piano suivis de crescendos, atteignant de plus en plus de plateaux superposés aigus. Puis il y a de multiples dégringolades de fréquences. Ensuite reprend en force des traitements digitals informatiques de toute sorte et débute une série de cellules rythmiques.

Finallement, ¨les flûtes en feu¨, avec projecteurs rouge et blanc, partant du même cercle central. Débutant par un grand crescendo avec des accords dissonants ¨clusters¨, repartants en decrescendo. De multiples cellules rythmiques désorganisées arrivent soudainement puis repartent en decrescendo, fesant place à des crépitements discrets de brasier, descendant en ¨pitch¨. Le tout se termine par des petits mouvements de vents et des bruits sourds de métals frappés, finissant avec de vagues oscillations compressées.

3. Description technique ( 20 hauts-parleurs )

L'agencement des systèmes audio fut impressionnant. La console de diffusion était très complexe, de marque ¨Allen'n Heath¨. Les hauts-parleurs comprenant 4 principaux à l'avant; deux au sol au front, 2 suspendus au plafond au fond. Les 2 coins du fond avant comprenaient chacun un haut-parleur projetés à angle vers les côtés (¨side-fields¨ simulés) donnant l'illusion de sons l'éloignés. Ensuite, sur les côtés avant il y avait 2 hauts-parleurs, sur les côtés arrière 2 hauts-parleurs, à l'arrière 2 hauts-parleurs. Ensuite, au fond avant dans les coins il y avait 2 ¨sub-woofer¨ notoirement puissants. Enfin, il y avait 2 petits haut-parleurs de fréquences aigus de type ¨Fostex¨ au-dessus des têtes des auditeurs de l'avant (près de la console, au plafond derrière les grillages).

4. Critique et commentaires

Tout cet agencement technique fut bien intéressant mais présenta quelques lacunes. Premièrement, les estrades furent très hautes, empêchant une centralisation des diffusions des hauts-parleurs arrières vers les auditeurs de l'avant. Ensuite et surtout, la console et le diffuseur furent choyés puisqu'ils étaient centrés dans la diffusion, l'estrade étant à l'arrière de la console. Cet agencement, comme discuté en classe la semaine suivante, incite l'auditeur averti à s'asseoir tout près de la console. L'épicentre de diffusion loin de moi ne me permit pas de déceler un véritable sens de profondeur puisque les ¨side-fields¨ agirent discrètement par rapport au front massif de l'avant car nous étions mal environnés, quoique tout près de la console. Je continue à croire que ce type de diffusion favorise le contrôle de la pièce du diffuseur mais nuit aux auditeurs qui se trouvent ignorant du travail ¨surround¨ de l'oeuvre, exception faite pour le ¨paning¨, car la compréhension stéréo n'en est pas affectée. Bref, l'épicentre de diffusion se trouve directement à la console, transmettant moins bien la pièce aux auditeurs que lors d'une position de la console à l'arrière des auditeurs.

Ce que j'ai le plus admiré dans cet événement fut le caractère amical exprimé à notre égard par monsieur Parmerud en début de prestation. Ce qui m'a ensuite le plus frappé fut la diversité impressionnante de ses styles de compositions, ce qui représente pour moi une grande source d'inspiration. Il a su nous faire voyager dans une multitudes d'univers avec un talent admirable. Par contre, la disposition de la console à l'avant de l'estrade était intéressante mais ce concept fut mal exploité. En effet, il est très intéressant de pouvoir voir le compositeur agir à notre vue lors de sa diffusion, agissant pour nous à la manière d'un chef d'orchestre qui maîtrise l'oeuvre, à l'avant-scène. Ainsi, ce qui mérite amélioration est l'épicentre de diffusion, qui se trouve orienté seulement vers la console, laissant l'audition des spectateurs biaisée voire jalouse, pour ceux qui comprennent qu'ils pourraient être mieux environnés du système de hauts-parleurs. Néanmoins, le festival Rien à voir comporte une grande réputation à mes yeux avec cet événement, simplement par l'invitation d'un compositeur fort original, sympathique et virtuose. J'ai grandement appris.

Pierre-Olivier Dufresne

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