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Mastering

Les exemples ci-dessous permettent la comparaison entre un extrait de musique électroacoustique, tel que produit par le compositeur, et sa version pré-masterisée. En cliquant sur le nom du compositeur, on peut lire des commentaires avant / après, reliés au travail effectué sur son extrait. Les fichiers que vous allez télécharger sont au format AIFF, 16 bit, 44.1 kHz.

Documents annexes :

Exemples audio :

Dominique Bassal

« Extrait orphelin » à insérer dans une composition future

- Problèmes : agressant dans les moyennes hautes, ce passage souffre aussi de ses basses légèrement débordantes. L’ensemble donne une impression de maigreur et de discontinuité fréquentielle.

- Version pré-masterisée : grâce à des fréquences moyennes beaucoup mieux réparties et à un meilleur contrôles des basses, l’ensemble jouit maintenant d’une cohésion supérieure. L’effet est à la fois plus cossu et plus dramatique.

Bertrand Bry-Marfaing

- Problèmes : dès l’abord, l’insistance des fréquences moyennes basses de cet extrait est un facteur irritant, encore aggravé par l’apparition vers 0:40 d’éléments agressants situés dans les fréquences moyennes hautes. L’ensemble des basses, de 30 à 120Hz, est littéralement absent.

- Version pré-masterisée : les fréquences moyennes basses sont encore insistantes, mais guère irritantes. L’augmentation contrôlée des basses fréquences révèle des détails auparavant inaudibles, comme cet impressionnant mouvement descendant, à 0:58. Le rafraîchissement des hautes fréquences, quant à lui, réussit à déterrer les événements commençant à 0:43. L’ensemble est plus dynamique, offre plus de relief et plus de détails, sans que l’ambiance carnassière ne soit compromise.

jef chippewa

DUO (Presence II / Cache 2000)

- Problèmes : construite autour d’un enregistrement de saxophone, cette pièce présente dès l’abord quatre problèmes majeurs : (1) une limitation de la gamme fréquentielle, qui confère un rendu artificiel, sec et oppressant à l’instrument ; (2) un excédent de moyennes-hautes, qui est responsable de l’aspect agressant de l’expérience d’écoute ; (3) une gamme dynamique beaucoup trop étendue — de l’ordre des 50 dB — qui rend les passages les plus doux virtuellement inaudibles dans la majorité des circonstances d’écoute, et enfin (4) l’inexistence d’une ambiance de salle quelconque, responsable d’un rendu unidimensionnel, insuffisamment aéré et complètement écrasé sur le plan de l’image.

- Version pré-masterisée : les deux premiers problèmes ont été, autant que faire se peut, résolus par une égalisation idoine. Le saxophone semble plus vivant, plus rond et plus souple. Les items suivants demeurent conflictuels, l’intervention du compositeur durant la session ayant significativement limité le champ d’action de l’ingénieur de mastering. Ce dernier considère que l’élément (3) n’a été que très partiellement adressé par un relèvement d’au plus 2 db, parfois moins : les passages auparavant inaudibles le demeurent. Dans ce contexte, la question de la réverbération n’a pu faire l’objet d’aucune intervention.

Ian Chuprun

I was very safe… in my dream (Presence III)

- Problèmes : le son de cette pièce, centrée autour d’enregistrement de voix d’enfants, manque de cette « fraîcheur » nécessaire à la reproduction efficace de son principal sujet. Une certaine confusion se manifeste d’autre part, surtout dans les fréquences moyennes-basses, phénomène en partie causé par un écart dynamique trop prononcé entre les quelques coups sourds dominants — bruits de manipulation de microphone - et l’essentiel du matériau sonore.

- Version pré-masterisée : les très hautes fréquences ont été relevées, restituant toute leur authenticité aux voix d’enfants. Le nettoyage des fréquences autour desquelles se concentraient les réflexions causées par le local d’enregistrement a transformé la confusion régnante en une succession de climats tour à tour festifs et intimes. L’étendue dynamique, légèrement compressée, présente désormais une trame narrative faite d’événements dont les contrastes et les proportions sont nettement plus crédibles.

Tung-Lung Lin

tiré de « Mirror of Time » (Presence III)

- Problèmes : cette pièce semble entièrement formée de sons instrumentaux échantillonnés, et l’on sent ici, accentuée par la multiplication des couches, la « couleur » omniprésente infligée, entre autres, par les limites des convertisseurs N/A de l’échantillonneur utilisé. Les fréquences moyennes sont en excédent tout au long de l’extrait, et bien que la seconde partie soit plus agréable dans son ensemble, elle souffre en outre d’un excédent entre 6 et 7kHz. Les percussions sont timides, et les transpositions, vers le bas, dans les registres excédant ceux des instruments originaux, sont responsables d’une mollesse dans les basses fréquences, particulièrement sensible à partir de 1:25.

- Version pré-masterisée : la première partie est beaucoup plus détaillée, ouverte et aérée. Les basses de la deuxième partie sont maintenant plus présentes et mieux définies. L’accentuation de la dynamique, particulièrement avant l’éclat situé en milieu d’extrait, contribue à une impression d’ensemble plus « acoustique » : l’effet « échantillons » s’estompe, pour notre plus grand confort.

Pete Stollery

- Problèmes : aussitôt passé le « punch » initial, la dynamique de cet extrait devient statique, voire aplatie. De nombreux détails sont à peine suggérés, sans que l’on réussisse à associer cette discrétion à une finesse volontaire de la part du compositeur. L’effort à fournir pour identifier ces détails semble disproportionné, et l’auditeur abdique rapidement. De plus, la plage fréquentielle étroite ne semble pas à la mesure de l’imagerie, teintée de gigantisme, que suggèrent les sons en eux même.

- Version pré-masterisée : cet extrait a été livré en « stems », ce qui a permit un travail à la fois plus en profondeur et moins taxant sur le plan de la signature fréquentielle originale. De nombreux éléments insoupçonnés apparaissent maintenant au grand jour, comme les explosions de basses fréquences à 0:22 et à 0:36. Le crescendo débutant à 0:35 est à la fois plus impressionnant et plus détaillé. Les très basses fréquences jouent maintenant pleinement le rôle structurant qu’elles ne semblaient qu’appelées à exercer dans la version originale.

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