eC!

Social top

Whose Forest?

Sarah Peebles, Oliver Schroer and Stewed Tomatoes, NOMA, Michael Ondaatje, Richard Windeyer, Kô Ishikawa, Wende Bartley, The Kavkasia Trio, George Gao, Wang Zheng Ting, Cinnamon Sphere, Jin Hi Kim, Nexus, Robert Cruickshank, Lori Freedman, Handslang

Whose Forest?
Hornblower recordings
http://web.webspotting.com/whoseforest

Ce disque est une unitiative de Sarah Peebles au bénéfice de l'opposition au projet Des Terres pour la Vie (Lands for Life) du Gouvernement de l'Ontario. Ce projet consiste en une redéfinition à grande échelle de l'utilisation des terrains boisés, qui représentent près de la moitié de la superficie de la province.

C'est une compilation de compisition récentes et moins récentes, dans divers styles mais avec une certaine cohésion d'attitude ou d'ambiance pour la plupart: calme, introspection Curieusement, aucun d'entre eux n'est directement à propos de la forêt comme telle. Certains des musiciens parlent d'un rapport symbolique à la nature, mais deux oeuvres seulement ont un lien direct avec la nature (Nexus, par imitation, et Windeyer par le matériau sonore).

Oliver Schroer and Stewed Tomatoes présentent un collage adroit de rythme en 5/4 (Trichy Sankaran, toujours subtil, au mrdangam) sur du 4/4. Michael Ondaatje lit Desert Dog, un texte de trains et de sensualité, sur la musique improvisée de NOMA, avec des passages en 5/4 (vivent les rythmes asymétriques!). Plusieurs oeuvres sont pour instrument solo, dont trois d'Éxtrême Orient: Ishikawa jouant au shô une partition de Sarah Peebles; George Gao et son erhu, un violon chinois; Wang Zheng Ting au sheng, un orgue à bouche). Il y a des collectifs vocaux: le groupe de Wende Bartley avec Randy Raine-Reusch, traités en song étranges et effilés au moyen de MAX; le Kavkasia Trio qui joue sur des frictions harmoniques énoncées d'une voix franche). Le disque contient du naturel et de l'artificiel: R. Windeyer au bord d'un lac un moment perturbé par un bateau à moteur ; les appeaux de Nexus dans une ambiance réverbérée; les instruments acoustiques japonais et chinois mentionnés plus haut, et la clarinette basse de Laurie Freedman; les guitares électriques du trio Hanslang (qui conclut le disque en colère) et de NOMA; et bien sûr la musique électronique ou informatique (le groupe de Wende Bartley, et R. Cruickshank dans une composition quasi monochrome de sons de synthétiseur, tout en longueur) . Le plus éclectique est offert par Cinnamon Sphere, le groupe de Sarah Peebles, qui combine des sons échantillonnés, une guitare et un komungo coréen.

L'ensemble applique une grande variété de textures et de moyens dans un esprit de concentration et de sérieux (avec un sourire: les oiseaux agités de Nexus), dans l'esprit de Sarah Peebles.

Le danger écologique de Lands for Life est-il alarmant? Les consultations publiques se sont terminées sans guère d'accord entre l'industrie, les utilisateurs particuliers des parcs et les écologistes conservationnistes. On peut se renseigner auprès de Partnership for Public Lands (les bénéficiaires des recettes du disque) au 1.888.371.5263 ou sur le site http://www.web.net/wild, et lire le site officiel de Lands for Life à l'adresse http://www.mnr.gov.on.ca/mnr/lfl .

Jean-François Delannoy

Social bottom