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Prise de position

Département de Musique, Université de Aberdeen

En 2003, j’ai soumis de courts extraits de musique électroacoustique à Dominique Bassal et Ian Chuprun, qui cherchaient à rassembler une banque d’exemples sur le mastering pour l’édition 6.3 de eContact!.

J’étais tout d’abord enclin à la suspicion et me demandais comment les techniques du mastering pourraient bien s’appliquer à la musique électroacoustique; je me disais que ce processus était indissociable de celui de la composition elle-même. Aussi, ayant eu vent de l’article « La Pratique du Mastering » de Dominique, je n’avais pas lu le document en question. Intrigué, j’ai décidé de fournir à Ian et Dominique quelques minutes de ma composition Vox Magna pour voir ce qu’ils y ajouteraient.

Ils m’ont expliqué qu’ils préféraient travailler directement sur les « stems » (sous-ensembles de pistes stéréo) plutôt que sur des matériaux déja mixés et qui seraient difficiles à démêler en bandes de fréquences distinctes... Heureusement, je travaille d’une manière très additive, étalant souvent les couches sonores les unes sur les autres jusqu’à l’édification du collage final. Il était donc facile de déconstruire mon travail et de récupérer les « stems » individuelles en vue du mastering.

J’ai été stupéfait par ce qui m’a été retourné. C’était comme voir à travers de nouvelles lentilles : la qualité individuelle des sons avait été améliorée, alors que les relations et espaces entre ces sons étaient devenus bien plus définis et clairs. Le tout me donnait l’impression d’avoir profité d’un véritable polissage!

Très satisfait des résultats, j’ai commencé à me questionner sur ma propre habileté et je me sentais coupable, en un sens, de ne pas y être parvenu seul. La qualité de mon travail m’emplit de fierté, mais devrais-je maintenant considérer Ian et Dominique comme « co-compositeurs », puisqu’ils ont participé au processus créatif?

Après avoir réfléchi un moment, j’ai décidé que je pourrais voir cela autrement : j’avais fait appel à leur expertise plutôt que d’avoir manqué de « quelque chose » moi-même. Bien-sûr, certains compositeurs font leur propre mastering avec autant de talent qu’ils composent, mais selon mon expérience, je sais qu’une division du travail produit aussi d’excellents résultats.

J’étais si impressionné par le travail qui avait été fait sur Vox Magna que j'ai demandé à Dominique de faire le mastering pour mon DVD-A, Un Son Peut En Cacher Un Autre. J’ai récemment commencé à utiliser ces nouvelles versions durant mes concerts à haut-parleurs multiples et l’expérience s’est révélée fascinante pour les auditeurs qui sont déjà familiers avec mon travail. On me dit que c’est comme de jeter un regard neuf sur la pièce, de l’entendre dans un nouveau contexte de diffusion ou de performance. Cependant, c’est pour les pièces à deux haut-parleurs destinées à une écoute à la maison ou au studio que l’importance cruciale du mastering se fait le plus sentir.

Je dis souvent à mes étudiants qui composent de la musique acousmatique à haut-parleurs multiples que la version stéréo de l’œuvre ne devrait être que latente, comme une entité en deux dimension attendant le moment d’éclater, par diffusion, dans une troisième dimension. Le mastering a permis d’améliorer les aspects dynamiques de ma musique de telle sorte qu’on la sent déjà à mi-chemin vers cette troisième dimension, même en stéréo.

En conclusion, peut-être existe-il une analogie entre le mastering d’une œuvre électroacoustique et l’exposition d’un tableau dans une galerie. Il ne s’agit pas de changer la taille de la toile ou de retoucher le travail de l’artiste, mais plutôt de s’assurer que l’œuvre est propre, bien encadrée, exposée au bon endroit et avec l’éclairage qui lui convient.

Autres publications de l’auteur

“The Applications of Technology in a National Curriculum for Music.” London: Sonic Arts Network, 1990. Auteur Contribuant.

“Scaling the Heights; Music and Able Learners.” Glasgow: Scottish Network for Able Pupils / Glasgow University, 1996.

“Some Perspectives on Musical Gift and Musical Intelligence.” British Journal of Music Education (March 2002) Cambridge University Press, 2002. Auteur Contribuant.

“The Wow Factor? Development of Student Music Teachers’ Talents in Scotland and Australia.” Educational Philosophy and Theory, Vol. 37, No. 1 (février 2005). MacMillan, 2005. Co-auteur.

“The Wow Factor? Development of Student Music Teachers’ Talents in Scotland and Australia.” Music Education for the New Millennium, D. Lines. (ed.). Blackwell, 2005. Co-auteur.

Publications en ligne

Voir http://www.petestollery.com/mused.html.

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