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Projet d’archivage EMS

École de musique Schulich — Université McGill

Historique et aperçu

Paul Pedersen avec le module d’oscillateurs et le spectrogramme de Le Caine, vers 1967
Paul Pedersen avec le module d’oscillateurs et le spectrogramme de Le Caine, vers 1967. Photo © Bibliothèque nationale du Canada.

Depuis sa création en 1964, le studio de musique électronique EMS (Electronic Music Studio) de la Faculté de musique de l’Université McGill est l’un des chefs de file dans le domaine de la musique électroacoustique au Canada. Plusieurs des œuvres qui y ont été réalisées ont remporté des distinctions au Canada et ailleurs dans le monde, et ont été diffusées dans le cadre de conférences et de festivals prestigieux de musique électroacoustique ou assistée par ordinateur.

alcides lanza, Bengt Hambraeus et James Tenney à l’occasion du passage de James Tenney comme compositeur en résidence à McGill, sous les auspices du GEMS
alcides lanza, Bengt Hambraeus et James Tenney à l’occasion du passage de James Tenney comme compositeur en résidence à McGill, sous les auspices du GEMS. Photo © Meg Sheppard.

La collection du studio EMS de l’Université McGill compte des œuvres des membres du personnel enseignant, des étudiants et des compositeurs qui ont visité le studio, notamment Hugh Le Caine, Bengt Hambraeus, alcides lanza, Bruce Pennycook, Horacio Vaggione, Luis de Pablo, Christian Calon et Gilles Gobeil. D’une valeur artistique et historique indéniable, plusieurs de ces compositions témoignent de l’évolution de divers aspects de la musique électroacoustique, notamment la « musique concrète », la synthèse analogique commandée en tension, l’échantillonnage et le traitement de signal numérique.

Notes au sujet du projet

Le Projet d’archivage EMS a été lancé en 1997 par alcides lanza (directeur émérite de l’EMS) et Bruce Pennycook (ancien directeur du Département de technologie musicale de la Faculté de musique) avec la collaboration de Cynthia Leive (directrice de la Bibliothèque de musique Marvin Duchow). Le projet avait pour objectif principal l’archivage de tous les enregistrements analogiques et numériques de la collection du studio EMS, à l’aide de la technologie numérique du disque compact, dans le but de préserver ces enregistrements contre toute forme de détérioration. Un autre objectif du projet était de rendre la collection de l’EMS accessible aux étudiants, aux membres du personnel et aux chercheurs de la Faculté de musique et de la Bibliothèque de musique Marvin Duchow.

La phase I du Projet d’archivage EMS comprenait la réalisation de 35 matrices de disque compact en format CD audionumérique et du double CD Tornado. Complétée en octobre 2001, cette phase a été financée par Patrimoine Canada, en collaboration avec le bureau du vice-recteur (Technologie et systèmes d’information) de l’Université McGill. La phase II du projet portait sur le transfert sur CD de tous les enregistrements de concert disponibles du GEMS (Group of the Electronic Music Studio). La phase III avait pour objectif la création d’archives numériques dont l’accès doit être assuré par le programme d’archives numériques des bibliothèques de McGill.

En novembre 2008, les archives comptaient 46 CD de compositions réalisées au studio EMS et 22 CD de concerts du GEMS.

Projet d’archivage EMS

1. Introduction à la collection

Le projet d’archivage EMS (aussi appelé Projet de restauration d’enregistrements EMS) a été lancé en 1997 par alcides lanza (alors directeur de l’EMS) et Bruce Pennycook (alors directeur du Département de technologie musicale à la Faculté de musique) avec la collaboration de Cynthia Leive (directrice de la Bibliothèque de musique Marvin Duchow). Le professeur Ichiro Fujinaga a par la suite remplacé Bruce Pennycook. L’objectif initial du projet était la restauration et la préservation de toutes les compositions électroacoustiques réalisées au studio EMS de McGill. La portée du projet a toutefois été élargie pour comprendre également des enregistrements de performance d’intérêt historique de nos ensembles, des enregistrements comprenant du contenu canadien — électroacoustique ou instrumental — et des documents visuels tels que partitions, photos, diapositives et programmes de concert. En 2008, les professeurs Marcelo Wanderley et Philippe Depalle ont succédé aux professeurs Pennycook et Fujinaga.

Les étudiants diplômés Oles Protsidym, Ian Knopke et Neil Middleton ont été chargés de réaliser les transferts des enregistrements analogiques sur support numérique, sous la supervision du technicien du studio EMS Richard McKenzie, avec l’aide de Catherine Lai pour les tâches de secrétariat.

2. Aperçu de la collection

Projet d’archivage EMS (École de musique Schulich de l’Université McGill)

Affiche pour le concert soulignant le 10e anniversaire du studio EMS de McGill en 1975
Affiche pour le concert soulignant le 10e anniversaire du studio EMS de McGill en 1975. Photo © alcides lanza.

Lieu d’hébergement de la collection
Studio EMS (1997–2008); Bibliothèque de musique Marvin Duchow (2008-…)

Nombre d’œuvres que compte la collection
Approximativement 400 œuvres, réparties sur 46 matrices de disque compact (phases I–IV) et 22 matrices de disque compact des concerts du GEMS. Une bonne partie de ces collections a été rendue accessible en ligne sur le site Coltrane (voir ci-dessous).

Dates des compositions et des performances
1964–2003

Type de supports
Bobines, cassettes analogiques, cassettes audionumériques (DAT).

État de la collection
Très bon.

Œuvres récupérées, restaurées et archivées
70 % du contenu de la collection du studio EMS. Actuellement (2008), le travail porte sur les enregistrements de concert, tel que mentionné précédemment.

Pourcentage d’œuvres irrécupérables
2 %; bandes endommagées et irréparables; bandes susceptibles de causer des dommages aux appareils de lecture.

3. Importance de la collection au plan artistique et culturel

Le studio de musique électronique EMS vers 1964: István Anhalt, Hugh Le Caine et Helmuth Blume examinant le magnétophone à application spéciale, également nommé multipiste
Le studio de musique électronique EMS vers 1964: István Anhalt, Hugh Le Caine et Helmuth Blume examinant le magnétophone à application spéciale, également nommé multipiste. Photo © Bibliothèque nationale du Canada.

Dans le cadre de ce projet, nous comptons numériser, reformater, préserver et rendre accessible sur Internet divers enregistrements des ensembles de l’École de musique Schulich de l’Université McGill, en accordant la priorité aux œuvres musicales canadiennes (instrumentales et électroniques) des compositeurs qui enseignent, des étudiants et des artistes en visite à l’Université McGill. Depuis les années 1950, un grand nombre de concerts, d’ensembles instrumentaux, de chœurs et de solistes a été enregistré dans plusieurs salles de concert différentes. Jusqu’en 1990, ces enregistrements étaient réalisés sur bandes magnétiques (cassettes, bobines à 2 et 4 pistes, cassettes DAT) qui risquent maintenant de se détériorer. Les particules de fer de l’enduit magnétique recouvrant le ruban magnétique sont sujettes à la corrosion chimique en raison de l’âge des rubans. Ces enregistrements d’œuvres de compositeurs de McGill (dont plusieurs créations), d’installations multimédias comprenant de la musique numérique réalisées avec des technologies nouvelles, et de concerts mettant en vedette les ensembles de l’École de musique Schulich représentent une part importante du patrimoine musical canadien.

Par l’ajout de photos des appareils utilisés dans nos studios de musique électroniques, nous voulons assembler une documentation visuelle qui illustrera les différentes phases de l’évolution des technologies dans le domaine de l’électroacoustique, des inventions diverses de Hugh Le Caine destinées à la production et au traitement de la musique électroacoustique jusqu’aux premiers synthétiseurs numériques et aux studios actuels entièrement numériques. Nous constituerons un ensemble de documents audio et visuels qui comprendra également des partitions et des programmes de concert numérisés.

4. Récupération, restauration et archivage

Nous avons conçu notre propre système pour la lecture des vieilles bandes et les résultats se sont avérés très positifs. En raison de la nature du travail d’archivage, nous procédons au transfert des œuvres sans aucune modification d’amplitude ni élimination de bruit de fond. Les bandes analogiques sont lues, numérisées et transférées sur disque dur. Le matériel encodé forme une banque de données complète comprenant des fichiers audionumériques. Tout ce matériel a été transféré à la Bibliothèque numérique de McGill. Une bonne partie de cette collection a été gravée sur des matrices de disque compact dont chacune a été copiée en quatre exemplaires, ce qui permet d’en conserver une série complète (environ 65 CD) à la Bibliothèque de musique Marvin Duchow. Le studio EMS conserve les matrices et les autres exemplaires qui devraient être remis plus tard à la Bibliothèque de musique Marvin Duchow.

Kevin Austin et le magnétophone à application spéciale en 1972
Kevin Austin et le magnétophone à application spéciale en 1972. Photo © alcides lanza.

Le processus technique pour la récupération, la restauration, la numérisation et le transfert des œuvres comprend les étapes suivantes :

5. Ressources financières, humaines et institutionnelles

Richard Lloyd, Bernard Savoie, John Oliver (à la régie) et Claude Schryer, 1983, élèves d’alcides lanza au studio EMS, et membres du GEMS (Group of the Electronic Music Studio)
Richard Lloyd, Bernard Savoie, John Oliver (à la régie) et Claude Schryer, 1983, élèves d’alcides lanza au studio EMS, et membres du GEMS (Group of the Electronic Music Studio). Photo © alcides lanza.

Depuis 1997, le Projet d’archivage EMS bénéficie de l’aide financière du ministère du Patrimoine canadien et du département Technologie et systèmes d’information de l’Université McGill, en plus d’avoir obtenu des subventions du programme Souvenirs de musique du Trust AV.

L’École de musique Schulich soutient les travaux de recherche du professeur alcides lanza — la préservation d’enregistrements d’œuvres musicales canadiennes (instrumentales, électroniques) de professeurs, étudiants et artistes en visite à l’Université McGill, dans le but de documenter non seulement les compositions, mais aussi les changements techniques concernant la préparation et la direction d’ensembles, en répétition et en concert.

Le professeur alcides lanza (directeur émérite du studio EMS) et Cynthia Leive (directrice de la Bibliothèque de musique Marvin Duchow) assurent la coordination du projet. Le studio EMS, qui porte aujourd’hui le nom de Digital Composition Studio (Studio de composition numérique), le département Technologie et systèmes d’information de l’Université McGill (professeur Bruce Pennycook) et les Laboratoires de recherches sur les technologies musicales (professeur Ichiro Fujunaga) ont collaboré au projet. Les professeurs Marcelo Wanderley et Philippe Depalle se sont également joints à l’équipe du Projet d’archivage EMS.

6. Diffusion et accès à la collection

Voir section 4.

7. Avenir de la collection

Les recherches à venir se concentreront sur la localisation d’enregistrements sur bande (ou des premiers enregistrements audionumériques sur cassettes DAT) des ensembles de jazz, à vent et de percussion de même que les chorales de McGill. Nous prévoyons explorer les archives d’enregistrements inédits de l’étiquette McGill Records.

8. Autre

Kevin Austin (g) et alcides lanza (d) au studio EMS, 1972
Kevin Austin (g) et alcides lanza (d) au studio EMS, 1972. Photo: alcides lanza.

Le Projet d’archivage EMS a déjà commencé à laisser sa marque. En avril 2008, avec la collaboration d’Eric Mattson, nous avons organisé une série de quatre concerts intitulée Je me souviens à la Sala Rossa. Deux de ces concerts étaient consacrés au studio EMS de McGill et aux ensembles SONDE, GEMS et MetaMusic. Eric Mattson a conçu la programmation avec la collaboration d’alcides lanza et Kevin Austin. Des pièces des compositeurs Kevin Austin, alcides lanza, Paul Pedersen, Emily Hall et Justin Mariner ont été présentées.

Comme les particules qui recouvrent le ruban magnétique, la mémoire est fragile et sujette à une détérioration rapide. À cette dimension matérielle et mécanique s’ajoute un facteur humain qui amplifie le problème. Il y a un an ou plus, alors que j’effectuais des recherches de vieux enregistrements, j’ai envoyé une note de service aux membres du personnel pour les inviter à nous remettre les enregistrements, sur bande ou sur cassette, des concerts auxquels ils ont participé comme solistes, membres ou directeurs d’ensemble. À quelques reprises, j’ai (malheureusement) obtenu ce genre de réponse : « ah! tu sais alcides… J’ai jeté bien des vieux enregistrements lorsque j’ai fait le ménage avant de déménager dans le nouvel édifice… » Sans commentaires.

Concordia University / Université Concordia

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